Réduction de la pression intra-oculaire chez les patients atteints d’un glaucome chronique à angle ouvert
Le glaucome est une maladie de l’œil qui entraîne une perte de la vision puis une cécité si elle n’est pas traitée. Il est lié à une augmentation de la pression des liquides situés à l’intérieur de l’œil qui provoque une destruction des fibres nerveuses constituant le nerf optique.
En Côte d’Ivoire, le glaucome chronique constitue un problème de santé publique qui se pose donc de façon aiguë en terme de dépistage et de prévention.
Un dépistage du glaucome primitif à angle ouvert chez 506 personnels du centre hospitalier universitaire de Treichville (Abidjan – Côte d’Ivoire) révèle une prévalence 1,4%.
Le glaucome à angle ouvert est le plus courant. Il s’installe de façon insidieuse, sans symptôme au départ. Au contraire du glaucome à angle fermé qui apparait de façon soudaine et constitue une urgence ophtalmologique.
Les causes peuvent être multiples mais on rencontre fréquemment un problème de vidange de l’humeur aqueuse, un des liquides se trouvant dans l’œil. La pression intraoculaire augmente alors progressivement et finit par abimer les fibres nerveuses. Cependant dans un tiers des cas de glaucome, la pression intraoculaire reste stable et les causes sont plus difficiles à déterminer.
Certains facteurs augmentent le risque d’avoir un glaucome : la présence de glaucome chez des parents proches, le vieillissement, la myopie et la race (l’Afrique noire est particulièrement concernée).
1. Symptômes
Le glaucome chronique à angle ouvert se développe sans symptôme apparent au départ. Il peut atteindre les deux yeux de façon inégale, ce qui fait que la perte de vision d’un œil peut être compensée par l’autre ce qui fait qu’on tarde à se rendre compte du problème. On en prend souvent conscience trop tard, quand la vision a déjà baissé de façon définitive. La vision centrale reste normale mais la vision périphérique est alternée. On parle de vision tubulaire.
Rarement, le patient peut ressentir une pression au niveau des yeux, un larmoiement ou un mal de tête.
2. Diagnostic
Il se fait au moyen de plusieurs examens :
- La mesure de la pression intraoculaire. Elle s’effectue à l’aide d’un tonomètre, un instrument qu’on pose au contacte de la cornée ou de l’envoi d’air pulsé.
- La mesure de l’épaisseur de la cornée.
- L’examen du fond de l’œil. Il permet d’observer la rétine, d’une partie du nerf optique et les vaisseaux sanguins rétiniens.
- La mesure du champ visuel. Il permet de déceler les signes d’une vision dégradée.
3. Traitement
Le but est de réduire la pression intraoculaire pour stopper l’évolution du glaucome. Aucun traitement ne permet de rétablir la vision.
Un traitement à base de collyre est préconisé dans un premier temps. Le collyre va réduire la production de l’humeur aqueuse ou faciliter son évacuation. Ce traitement est à vie, il ne peut pas être interrompu et doit être accompagné d’un suivi régulier pour contrôler l’évolution. Si ça ne suffit pas, un traitement chirurgical ou par laser peut être envisagé.
Aussi Exphar propose à moins de 1000 F Cfa son collyre, TIMOSOL appartenant à la famille des bêtabloquants. Il agit en diminuant la pression à l’intérieur de l’œil.
Veillez à toujours utiliser ce médicament en suivant exactement les indications de votre médecin ou pharmacien. La posologie habituelle est de 1 goutte dans l’œil malade, 2 fois par jour (1 goutte le matin et 1 goutte le soir).
L’Association sénégalaise de lutte contre le glaucome recommande que la mise en place d’une couverture sanitaire universelle pourrait être d’une aide non-négligeable dans la prise du glaucome.
En Côte d’Ivoire, sur 571 cas de glaucomes primitifs à angle ouvert, 465 étaient anciens (81,4 %) dont 450 traités ; 38,5 % de glaucome à pression normale ont été observés.
Un solide partenariat entre le département d’ophtalmologie de l’Université Laval et un ophtalmologiste africain éminent a donné lieu à un important effort d’amélioration des soins aux patients atteints de glaucome en Côte d’Ivoire.
4. Prévention
La seule prévention possible est de se faire suivre régulièrement si on est à risque pour pouvoir stopper très tôt l’évolution de la maladie. Consultez régulièrement un ophtalmologue, faites contrôler votre pression intraoculaire et n’hésitez pas à lui signaler si vous avez dans votre entourage des personnes atteintes de glaucome.
En Côte d’Ivoire, une étude recommande que le dépistage du glaucome ne devrait pas être limité aux sujets de 30 ou 40 ans. Il doit être institué dès l’âge de 20 ans et même plus tôt car le glaucome du sujet mélanoderme apparait de façon précoce et évolue rapidement vers la cécité.
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