Traitement de la leptospirose

La leptospirose est une maladie bactérienne. Les rongeurs, en particulier les rats, peuvent être une source de contamination car ils rejettent la bactérie dans leur urine. Lorsque la maladie atteint l’homme, elle est souvent bénigne mais dans 5 à 20% des cas, elle peut être grave et même mortelle. La leptospirose est présente partout dans le monde (un million de cas par an) mais touche particulièrement les régions tropicales, avec un pic lors de la saison des pluies.

En Côte d’Ivoire, peu de cas humains de leptospirose ont été rapportés, en raison des symptômes cliniques non spécifiques et pouvant être confondue avec les autres affections fébriles.

Le premier cas de leptospirose humaine systémique en Côte d’Ivoire diagnostiqué a été confirmé par la biologie moléculaire.

1. Causes

La leptospirose est due à des bactéries pathogènes comme la Leptospira interrogans. La bactérie pénètre chez l’homme à travers une blessure sur la peau ou par les muqueuses (bouche, nez…). Il peut y avoir une transmission directe par morsure (notamment de rat) ou par contact avec un animal infecté. Mais la plupart du temps, la transmission est indirecte, suite à séjour dans de l’eau douce contenant des leptospires, bactéries provenant de déjections d’animaux contaminés.

Les animaux pouvant transmettre la maladie comprennent les rongeurs mais aussi les bovins, les porcs, les chevaux ou encore les chiens.

Certains métiers sont plus à risques : éboueur, agriculteur, éleveur, égoutier…

Les cas de leptospirose augmentent avec la saison des pluies et en cas de fortes inondations.

2. Symptômes

La période d’incubation est de 4 à 14 jours. Les symptômes peuvent varier.

Certaines personnes (8 sur 10) présentent un syndrome pseudo grippal, avec des symptômes faisant penser à une grippe :

  • Frissons
  • Fièvre (39°, 40°)
  • Maux de tête
  • Nausées, vomissements
  • Douleurs diffuses
  • Parfois, coloration jaune des yeux ou éruption cutanée semblable à la rougeole

D’autres vont présenter une forme plus grave, avec hémorragies et atteinte de plusieurs organes. C’est la leptospirose ictéro-hémorragique ou maladie de Weil. Elle touche plus facilement les personnes fragiles, dénutries ou alcooliques. Elle peut entraîner des complications oculaires.

3. Diagnostic

Vu la diversité des symptômes, le diagnostic n’est pas facile à poser. Pourtant, il doit être fait rapidement. Une baignade récente en eau douce ou un contact avec des animaux pouvant être porteurs de la bactérie peut orienter le diagnostic. Des prélèvements bactériologiques et sérologiques sont possibles mais la détection de leptospires dans le sang ou les urines est parfois impossible à certains stades de la maladie, surtout au début.

En Côte d’Ivoire, les tests diagnostiques de la leptospirose ne sont pas encore disponibles et méritent d’être mis en place.

Néanmoins, Les Tests PCR et ELISA ont été mis en place à l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire. Cette mise en place peut être considérée comme la 1ère étape de la lutte contre la leptospirose. Elle ouvre désormais la voie au diagnostic de la leptospirose localement pour une meilleure prise en charge des patients.

4. Traitement

Il consiste à administrer des antibiotiques (amoxicilline, céphalosporine, cyclines) le plus rapidement possible pour freiner l’évolution de la maladie. Les formes les plus graves nécessitent une hospitalisation.

DOXY 200 comprimés est un antibiotique appartenant à la famille des tétracyclines, la substance active est la doxycycline. Il stoppe la croissance des bactéries à l’origine de l’infection.

DOXY 200 peut être utilisé chez les adultes et les enfants de plus de 8 ans dans le traitement de la leptospirose.

Posologie : 2 x 100 mg par jour, pendant 7 jours.

5. Prévention

A titre individuel, il est prudent de porter des gants et des bottes quand on est au contact avec l’eau douce (rivière, étang, sol boueux…) et de se doucher dès que possible. Il faut éviter que les enfants jouent dans les mares et ne pas se baigner dans de l’eau douce quand on est porteur de plaies.

A titre collectif, des mesures de dératisation et de drainage des zones inondées peuvent diminuer les risques.

Il existe un vaccin, recommandé surtout pour les métiers à risque mais qui ne protège que contre une sorte de bactérie.

En Côte d’Ivoire, la prise efficace des affection bactérienne  passe essentiellement par l’élaboration d’algorithmes décisionnels devant les fièvres aigues non palustres pour réduire la mortalité due à la réponse immunitaire dérégulée à la suite d’une infection sévère post contact homme-animal.

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