Traitement préventif du paludisme chez la femme enceinte

Le paludisme touchant les femmes enceintes est un problème de santé publique majeur, particulièrement en Afrique subsaharienne. Chaque année, 10 000 femmes enceintes et entre 75 000 et 200 000 enfants de moins de 1 an meurent des conséquences du paludisme en Afrique. Prévenir le paludisme chez les femmes enceintes est donc essentiel. 

Chaque année, près de 25 millions de femmes enceintes, dont 20% de primipares, sont confrontées aux conséquences du paludisme en Afrique subsaharienne

En 2006, face à la chloroquinorésistance et suite aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Côte d’Ivoire a adopté une nouvelle politique de lutte pour la prévention du paludisme au cours de la grossesse par le traitement préventif intermittent avec la sulfadoxine-pyriméthamine (TPIg-SP).

1. Le paludisme 

Le paludisme est provoqué par des parasites du genre Plasmodium. Les parasites sont transmis à l’homme par des piqûres de moustiques (genre anophèle) infectés. 

Le paludisme est extrêmement meurtrier. En 2019, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), 229 millions de personnes ont été atteintes dans le monde et 409 000 en sont décédées. 94 % des cas de paludisme se trouvent dans les zones tropicales d’Afrique.

Aucun vaccin efficace n’est aujourd’hui disponible et en Côte d’Ivoire, l’augmentation de la fréquence d’infestation de mai à octobre, serait liée à la recrudescence de la transmission palustre pendant la saison des pluies. 

2. Risques chez la femme enceinte

La femme enceinte se trouve plus touchée par la maladie durant sa grossesse, particulièrement lors d’une première grossesse, d’une part à cause d’une susceptibilité accrue à deux espèces du parasite particulièrement présents en Afrique, d’autre part par une préférence qu’on les moustiques à piquer les femmes enceintes. Une femme enceinte infectée par le paludisme peut transmettre la maladie à son enfant à travers le placenta, la maladie va donc présenter des risques pour la femme mais aussi pour son bébé. 

Les risques sont pour la femme une anémie qui peut parfois être mortelle, un accouchement prématuré ou une fausse couche. Le bébé, quant au, il  aura souvent un faible poids à la naissance, ce qui constitue un facteur important de mortalité infantile. 

En Afrique subsaharienne en général et en RCI en particulier, La femme enceinte a une forte susceptibilité d’être infestée par Plasmodium falciparum car le placenta est le site préférentiel de séquestration et de développement des plasmodiums pendant la grossesse.

Ceci se traduit par une forte fréquente d’épisodes palustres avec une forte densité parasitaire par rapport aux femmes non enceintes.

Une immunité acquise pendant l’enfance protégera une personne des formes graves de la maladie pour le reste de sa vie mais lors de la grossesse, cette protection diminue. Les globules rouges qui sont infectés s’accumulent au niveau du placenta, ce qui peut provoquer chez la femme une anémie et une hypertension artérielle. Il peut en découler une fausse couche ou un accouchement prématuré ainsi qu’un retard de croissance chez le bébé.

3. Recommandations

Il est important de se protéger le plus possible des piqures de moustique : vêtements longs, climatisation la nuit, moustiquaires, éviter les plans d’eau stagnante. Certains répulsifs sont déconseillés aux femmes enceintes, il faut vérifier ou demander au pharmacien avant d’en utiliser.

Pour prévenir le paludisme pendant la grossesse, L’OMS recommande :

  • D’utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, dès le début de la grossesse si possible,
  • D’utiliser un traitement préventif intermittent (TPI) par la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) dans les zones d’Afrique sub-saharienne où la transmission du paludisme est stable.

En Côte d’Ivoire, le taux d’infestation placentaire qui était de 4,7% a diminué avec le nombre de dose de traitement préventif intermittent.

4. Traitement préventif

Le traitement préventif intermittent doit être administré à toutes les femmes enceintes dès le début du deuxième trimestre de grossesse. Il réduit les épisodes de paludisme chez la mère et les risques qui y sont associés.

MALOXINE est un antipaludique associant la sulfadoxine et la pyriméthamine. Il répond aux attentes de l’OMS en matière de traitement préventif intermittent. Il est à utiliser pendant les deuxièmes et troisièmes trimestres de la grossesse. 

La posologie usuelle est de 3 comprimés en 1 seule prise deux fois durant la grossesse. La première prise pendant le 2ème trimestre et la deuxième prise durant le 3ème trimestre de la grossesse. Dans certains cas votre médecin peut vous recommander une troisième prise. La dernière prise doit être administrée au moins 30 jours avant la date prévue du terme.

L’évaluation du taux d’efficacité de la sulfadoxine – pyriméthamine a été de 80%. Ce résultat est en conformité avec les objectifs du plan stratégique 2006-2010 de lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire, qui préconisait un taux de couverture en sulfadoxine – pyriméthamine de 80% pour 2010.

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