Traitement et prévention du paludisme
Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé), le paludisme, appelé aussi malaria, a touché en 2019 près de 230 millions de personnes dans le monde et a provoqué 409 000 morts. Les zones tropicales d’Afrique sont particulièrement concernées. Quinze pays d’Afrique subsaharienne plus l’Inde concentrent à eux seuls plus de 80 % des cas de paludisme dans le monde.
Selon le Ministre de la santé de RCI, Pierre N’Gou DIMBA, « le nombre de décès dus au paludisme est passé de 3222 en 2017 à 1316 en 2020. Soit un taux de mortalité en baisse d’environ 50% ». « En dépit de cette régression, le paludisme reste un défi majeur de santé publique, car il demeure la première cause des consultations dans les formations sanitaires du pays ».
En effet, perçue comme bénin, parce que trop familier, le paludisme tue chaque jour en Côte d’Ivoire, quatre personnes, dont trois enfants de moins de cinq ans.
Par ailleurs, En Côte d’Ivoire la charge sociale et économique du paludisme est considérable pour les ménages et le pays. Selon les études, les coûts directs associés au paludisme représentent en moyenne 12 à 14% du revenu des ménages dont les membres actifs perdent en outre 4 à 7 jours de travail.
1. Causes
Le paludisme est transmis à l’homme par les piqûres de moustiques anophèles femelles, moustiques surtout présents le soir et la nuit. Lorsque ces moustiques sont infectés et qu’ils piquent l’homme, ils transmettent un parasite appelé Plasmodium. Il peut également y avoir une contamination interhumaine dans le cas d’une mère enceinte qui le transmet à son enfant ou dans le cadre de transfusions sanguines. Il existe 4 sortes de Plasmodium, la plus fréquente et la plus grave étant le Plasmodium falciparum.
En RCI, les données d’études récentes ne relèvent pas de variations particulières dans la répartition des espèces plasmodiales rencontrées. Néanmoins :
- Plasmodium falciparum demeure toujours l’espèce prédominante. Il est en cause dans plus de 95% des cas.
- Toutefois, d’autres espèces sont rencontrées en Côte d’Ivoire dans moins de 5% des cas. Il s’agit de Plasmodium malariae et Plasmodium ovale et plus rarement Plasmodium vivax
Au bout d’une semaine, le Plasmodium passe dans le sang et infecte des globules rouges. Il se multiplie par cycles de 3 à 4 jours et détruit à chaque cycle de nombreux globules infectés, ce qui provoque des « crises de paludisme » avec des fièvres fortes. Non traité, le paludisme atteint les reins et le foie, provoque des troubles neurologiques et peut conduire à la mort.
2. Symptômes
Huit à trente jours après l’infection, on voit apparaitre les premiers symptômes, parfois peu marqués comme :
- Fièvre
- Maux de tête
- Vomissements, diarrhées
- Douleurs musculaires
- Fatigue
Des cycles se mettent en place, avec épisodes aigus de fièvre, tremblements, transpiration abondante, sueurs froides, cycles correspondant aux destructions de globules rouges. Dans les cas graves, on assiste à des troubles de la conscience.
3. Diagnostic
Si les symptômes font penser au paludisme, on réalise un examen microscopique du sang. On utilise la technique du frottis de sang sur une lame ou, plus précisément la goutte épaisse (micro concentration du sang qui est de 20 à 30 fois plus sensible que le frottis). Il est aussi possible de réaliser dans certains laboratoires un autre examen, la PCR (Polymerase Chain Reaction).
En RCI, les tests de diagnostic rapide (TDR) et la goutte épaisse sont les utilisés pour le diagnostic.
4. Traitement
On utilise des médicaments appelés antipaludiques, qui stoppent la multiplication des Plasmodium. Ces mêmes médicaments peuvent servir également dans le cadre de la prévention de la maladie, on appelle alors ce genre de traitement préventif une chimioprophylaxie.
La chloroquine a été longtemps utilisée mais les souches de Plasmodium lui sont maintenant résistantes. C’est pourquoi les médecins lui préfèrent aujourd’hui pour de nombreux pays l’association atovaquone-proquanil, la doxycycline ou la méfloquine.
DOXY 200 comprimés est un antibiotique, la doxycycline, utilisée dans le traitement des infections provoquées par des germes pathogènes sensibles, notamment pour le traitement et la prévention du paludisme.
Posologie pour les adultes, les enfants âgés de plus de 12 ans et les enfants de plus de 8 ans pesant plus de 45 kg :
- Traitement du paludisme : 200 mg par jour en 1 ou 2 prises à 12 h d’intervalle pendant au moins 7 jours. Il faut toujours associer un schizonticide à effet rapide.
- Prévention du paludisme, en cas d’intolérance ou de contre-indication à la méfloquine ou à la combinaison atovaquone/proguanil ainsi que pour les voyages de courte durée (< 4 mois) : 100 mg par jour. La prévention commence 1 à 2 jours avant le départ, elle continue pendant le séjour (moins de 4 mois) jusqu’à 4 semaines après avoir quitté la zone touchée par le paludisme.
Posologie pour les enfants âgées entre 8 et 12 ans et pesant moins de 45 kg, dans le cas où d’autres médicaments ne sont pas disponibles ou ne sont pas susceptibles d’être efficaces :
- Traitement du paludisme : 4 mg/kg (soit en une seule prise, soit en deux prises à 12 h d’intervalle) le premier jour, suivi par 2 mg/kg (en une seule prise ou en deux prises fractionnées) pendant 6 jours au moins. Il faut toujours associer un schizonticide à effet rapide.
- Prévention du paludisme : 2 mg/kg en une seule prise quotidienne. La prévention commence 1 à 2 jours avant le départ, elle continue pendant le séjour (moins de 4 mois) jusqu’à 4 semaines après avoir quitté la zone touchée par le paludisme.
Mode d’administration : les comprimés de DOXY 200 doivent être administrés tels quels avec un volume minimal de 100 ml (un demi-verre) de liquide. Après la prise, il faut attendre au moins 30 minutes avant de se coucher. Les comprimés peuvent également être mis en suspension dans environ 50 ml d’eau. En cas d’irritation gastrique, on recommande la prise de DOXY 200 au repas ou avec du lait.
En RCI, la lutte contre le paludisme passe par :
- La prise en charge gratuite des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes,
- La distribution gratuite des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, la pulvérisation intra-domiciliaire avec des produits à effet rémanent ainsi que
- L’acquisition de médicaments pour le traitement des patients.
Toutes ces actions sont soutenues par le financement du gouvernement américain, financement qui s’élève à près de 13 milliards de FCFA chaque année.
5. Prévention
Elle est basée sur deux axes :
- La protection contre les piqûres de moustiques : utilisation de moustiquaires et de répulsifs anti-moustiques, port de vêtements longs, couvrants.
- La prise d’un traitement préventif (médicaments antipaludiques). L’utilisation de la plante entière Artemisia sous forme de gélules ou de tisane est inefficace comme prévention contre le paludisme et son usage est prohibé par l’OMS depuis 2012.
Un vaccin, le RTS, S/ASO1 (Mosquirix), existe aujourd’hui contre le paludisme. Il est recommandé par l’OMS en complément des médicaments antipaludéens et de la protection contre les piqûres de moustiques.
Le Ministère de sante en Côte d’Ivoire a annoncé l’adoption de deux nouvelles stratégies innovantes de lutte contre le paludisme chez les enfants de moins de cinq ans qui sont :
L’intégration de la chimioprophylaxie et le traitement préventif intermittent (TPIN) chez le nourrisson.
Il a enfin émis l’espoir que « la Côte d’Ivoire sera éligible pour le vaccin contre le paludisme », ce qui marquera un tournant décisif dans la lutte contre cette maladie.
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